CORAIL DÉVELOPPEMENT

Aide au développement
Coopération décentralisée à volet économique

Actualités des projets et des missions

Avril 2023

Nouvelle opportunité pour la coopération départementale franco-sénégalaise !

Après une première rencontre lors d’une mission de terrain en novembre dernier, nous sommes ravis de pouvoir vous annoncer que Corail continue d’accompagner le Département du Rufisque et le Département de l’Ain dans leur coopération décentralisée ! Le projet de développement porté par le duo franco-sénégalais pourrait bénéficier d’une opportunité financière du fonds conjoint mis en place dans le cadre d’un partenariat entre le Ministère sénégalais des Collectivités Territoriales, du Développement et de l’Aménagement du Territoire et du Ministère français de l’Europe et des Affaires Etrangères.

 

Le département du Rufisque et ses enjeux

Créé en 2014, le département du Rufisque se situe en banlieue de Dakar et cumule donc l’ensemble des problématiques liées à la proximité d’un territoire à une capitale : disponibilité foncière, transport ou encore aménagement du territoire. Située à la sortie de la presqu’ile de Dakar, le département est coupé en deux par la seule autoroute reliant la capitale au reste du pays. Il se voit donc envahir par des projets d’aménagement d’intérêt national, échappant à leur contrôle mais pas à leur impact sur le développement du territoire. Développement également ralentit par une croissance démographique considérable à l’origine notamment d’un taux de chômage des jeunes avoisinant les 25%.

Ces embuches ne sont néanmoins pas pour freiner le Président du Département fraichement élu, M. Pape Amadou FAM, qui souhaite mettre à jour le Plan de Développement Départemental. Pour ce faire, la coopération décentralisée établie avec le Département de l’Ain en 2017 est relancée suite à une initiative conjointe des deux collectivités qui ont fait le choix de s’entourer de l’association AURACTION. C’est sans hésitation que cette dernière à fait appel à son partenaire de plus de 20 ans, Corail développement, pour son expertise en matière d’ingénierie de la coopération décentralisée. Lors d’une mission conjointe des deux ONG, le Président a exprimé ses priorités pour le développement de Rufisque : la ville nouvelle de DIAMNIADO, la création de lycées d’enseignement professionnel, la restructuration du secteur de l’artisanat et… le secteur de l’eau !

 

Le projet de résolution des problématiques liées au secteur de l’eau

Les deux départements ont en effet observé un point de convergence entre les axes de priorité de Rufisque et les chantiers prioritaires identifiés dans le programme de la mandature en cours dans l’Ain : la problématique de la gestion de la ressource en eau. En effet, le Président Pape Amadou FAM pointe son caractère transversal pour le développement de son territoire.

Une fois ce constat fait, le projet a dû s’orienter selon deux contraintes : l’amplitude du secteur de l’eau et le besoin de réponses concrètes émises par les bénéficiaires locaux. Les acteurs associatifs et territoriaux ont donc identifié deux axes de travail :

  • L’amélioration de l’accès à l’eau et à l’assainissement dans les établissements scolaires du département ;
  • La définition d’une stratégie de lutte contre les inondations dans la ville de Rufisque, centre névralgique du département.

 

 

L’égalité femmes-hommes et l’impact des changements climatiques au cœur de la réflexion

Les réflexions menées par Corail et AURACTION pour trouver une réponse adaptée à la demande du département du Rufisque ont été enrichies du dialogue mené établis avec Rémi TOURON, le responsable coopération de l’Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée-Corse. Le choix de centrer l’une des composantes du projet sur l’accès à l’eau et l’assainissement des établissements scolaires est rapidement apparu comme le plus pertinent au regard de ses implications plurielles.

Cette action permettra d’œuvrer en faveur de l’égalité femmes-hommes et plus particulièrement de l’égal accès à la scolarisation des filles et des garçons. En effet, à l’heure actuelle le manque d’équipement d’hygiène détourne les lycéennes et les collégiennes du département de leurs établissements. Répondre à cette problématique sera également un moyen de lutter contre la précarité menstruelle dont sont victimes ces jeunes filles.

En outre, le travail effectué autour de l’assainissement des lycées agricoles donnera naissance à une expérimentation de réutilisation des eaux usées sur des parcelles agricoles. Le Sénégal, comme la plupart des pays d’Afrique subsaharienne, voit sa ressource en eau se raréfier sous l’effet des changements climatiques. Son économie reposant majoritairement sur l’agriculture et le maraichage, il est urgent de penser de nouvelles façons d’irriguer les sols sénégalais pour assurer la pérennité du développement du pays et des générations futures !

Avril 2023

Coopération décentralisée et aide au développement : kesako ?

Corail se définit comme une association œuvrant dans le domaine de l’« aide au développement » dans le cadre de la « coopération décentralisée » : mais que se cache-t-il derrière ces concepts centraux ? Définir ces termes est essentiel pour comprendre la mission que s’est donnée Corail il y a plus de 20 ans.

 

L’aide au développement comme objectif

La notion d’aide au développement, aussi appelée aide publique au développement (APD), désigne selon le Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE, l’aide fournie par des Etats à des pays en développement afin de promouvoir leur développement économique et d’améliorer les conditions de vie de leur population. Elle est donc majoritairement dirigée vers des projets répondant à leurs besoins fondamentaux (santé, accès à l’eau, alimentation, énergie, création d’activités génératrices de revenus, éducation…). Afin de coordonner les multiples domaines couverts par l’aide au développement, les Nations Unies ont notamment construit les « Objectifs de développement durable ».

Il est essentiel de ne pas faire l’amalgame entre aide au développement et aide humanitaire qui cherche à palier des situations d’urgence en sauvant des vies, en atténuant des souffrances ou en préservant la dignité humaine. L’aide au développement, elle, cherche à répondre à des problèmes systémiques ou structurels pouvant entraver le développement économique, institutionnel et social d’un pays. Cette singularité des buts se traduit explicitement dans les méthodes utilisées (temps long, implication des acteurs locaux…).

L’APD, généralement assimilée à des apports financiers (dons ou prêts assortis de conditions de faveur), est en réalité multiforme. Il peut également s’agir d’une aide économique (transfert de bien, accès préférentiel au marché), d’une aide technique (transfert de connaissance) ou d’un transfert de service.

Si la relation d’aide au développement peut être bilatérale ou multilatérale, elle doit néanmoins toujours émaner d’institutions publiques. Il peut s’agir d’institutions nationales, comme les organes de l’Etat et les collectivités territoriales, ou internationales, comme le Fond Monétaire International ou la Banque Mondiale. En France, c’est notamment l’Agence Française de Développement (AFD) qui met en œuvre les politiques publiques d’aide au développement via le financement de projets ou la mise à disposition de compétences. Les pays éligibles à l’aide sont quant à eux répertoriés par une liste dressée par l’OCDE sur la base de leur revenu national brut par habitants.

 

La coopération décentralisée comme cadre

La coopération décentralisée représente l’un des canaux d’action de collectivités territoriales sur la scène international. Selon RESACOOP, elle peut être définie comme l’établissement de relations de long terme entre collectivités territoriales françaises et étrangères formalisées par des conventions.  Issue du processus de décentralisation de l’Etat français, cette compétence est permise et régie par la loi mais n’est pas obligation pour les collectivités.

Les objectifs de la coopération décentralisée ont largement évolué au fil des décennies. A l’origine, les premières coopérations transfrontalières naissent à la fin de la Seconde Guerre mondiale pour œuvrer au niveau local à la réconciliation franco-allemande, par le biais du jumelage. Par la suite, le processus de décolonisation des années 1960 a donné naissance à la coopération décentralisée dans l’objectif de palier aux difficultés des anciens pays colonisés par le biais d’aide humanitaire ou d’accompagnement à la gestion publique locale.

Néanmoins, au tournant du XXIème siècle, la motivation purement caritative est abandonnée par les collectivités au profit de partenariats « gagnant-gagnant » impliquant la réciprocité des bénéfices de la coopération. C’est notamment le rapport Laignel de 2013 qui désigne la coopération décentralisée comme un champ de développement prometteur pour les PME, permettant de répondre à la fois au déficit de la balance commerciale et à la crise de l’emploi en France.

La formule « action extérieure des collectivités territoriales » lui est alors parfois préférée permettant d’inclure ses diverses formes (gestion commune de bien, coopération transfrontalière…) et raisons d’être (aide d’urgence, promotion économique, rayonnement culturel…). L’une des modalités de la coopération décentralisée s’avérant justement être l’aide au développement.

 

Quelle place pour Corail ?

Dans le cadre d’une convention de coopération décentralisée, les collectivités signataires peuvent donc faire le choix de porter un projet d’appui au développement du territoire aidé. Elles endossent alors la responsabilité de l’initiative et des résultats du projet, ce sont les maîtres d’ouvrages.

Elles ne sont néanmoins pas tenues d’être les uniques financeurs de ces projets, rentrent alors en scène les bailleurs de fonds institutionnels évoqués précédemment : les ministères, l’AFD, la Banque Mondiale… qui peuvent faire le choix d’allouer des fonds à des projets émanant des collectivités locales.

Néanmoins, le portage et/ou financement d’un projet ne suffisent pas à le mener à bien. C’est pour cette raison que les collectivités territoriales font généralement appel à des maîtres d’œuvre en charge de le faire avancer techniquement. Rentre alors en scène Corail qui devient le bras droit technique des collectivités territoriales. L’association met à leur service son expertise, ses relations de confiance et son expérience pour la réalisation concrète de l’initiative.

 

Agathe WATTELET

Janvier 2023

L’EDITO DE RAYMOND WATTELET, VICE-PRESIDENT

« Pour un développement humaniste sans concession »

Œuvrer pour les populations défavorisées en renforçant leurs services publics, faciliter dans le même temps l’accès des PME françaises à l’international, solliciter pour cela les bailleurs de fonds, voilà un défi qui ressemble à la quadrature du cercle. C’est pourtant la tâche choisie par Corail. Une tâche noble à laquelle j’ai adhéré voilà quelques années.

Les écueils sont nombreux sur ce chemin.

  • Les différences culturelles entre les populations.
  • Les attentes des différents acteurs qui s’entrechoquent.
    • Les édiles locaux veulent des résultats rapides
    • Les PME veulent des retours immédiats et espèrent se développer localement
    • Les bailleurs ont des objectifs politiques qui leurs sont propres
  • La différence entre le temps politique (élections) et celui du développement (temps long)
  • Les changements d’interlocuteurs suite aux élections.
  • Les changements d’interlocuteurs dans les administrations.
  • Etc…

Garder son âme, son intégrité, son indépendance d’action, sont autant d’objectifs à garder en ligne de mire pour que Corail reste ce qu’elle est.

Garder son âme et son intégrité, les fondateurs l’ont toujours fait et nul doute que cela continuera.

Garder son indépendance d’action lorsqu’on doit assurer la survie de l’association tout en étant tributaire des lois de l’économie de marché est un chalenge.

Les pressions peuvent venir :

  • Des politiques qui veulent, et c’est compréhensible, des retombées sur leur propre territoire ;
  • Des bénéficiaires locaux qui sont pressés des résultats concrets attendus sans pour autant avoir conscience de la montagne de travail à mettre en œuvre pour les atteindre ;
  • Des entreprises pour qui le « gâteau » n’est jamais assez gros.

Et sur ce dernier point mon avis est très net. : ex patron d’une PME et actuellement Vice-Président de Corail après en avoir, un temps, assuré la présidence.

Les personnes morales ne doivent pas être membres de Corail

Personnellement j’ai adhéré, lorsque j’étais en activité, intuitu personae. En effet j’ai toujours considéré que, d’une façon générale, les personnes morales et particulièrement les entreprises n’avaient pas leur place dans une association susceptible de nouer des relations commerciales avec elles. Il s’agit là de respecter le principe qui interdit d’être à la fois juge et partie.

Le respect de ce principe est important sur le plan moral et en pratique il donne à l’association la liberté de refuser ou d’accepter en son sein des personnes en fonction de leur engagement personnel sur les valeurs de l’association.

Imaginons une entreprise membre de Corail. Elle est représentée initialement par une personne, dont les valeurs sont compatibles avec celles de Corail. Mais le temps passe, et l’entreprise change de représentant. Les valeurs de ce nouveau personnage ne sont plus en phase avec les nôtres : que faire ? On ne peut pas exclure la personne car elle n’est pas membre mais seulement représentante d’un membre (son entreprise) qui, elle, n’a pas modifié ses engagements. Belle ambiance !!!

Autre cas de figure : l’entreprise, membre de Corail, ne présente pas toutes les garanties souhaitables pour se voir confier une mission dans un projet dont elle a absolument besoin sur le plan financier. Que doit décider Corail ? ignorer l’entreprise pour sauvegarder le projet ? ou l’inverse ? 2 mauvaises solutions !

Sans avoir une imagination débordante il est possible de penser à d’autres situations toutes aussi désastreuses les unes que les autres.

Mon souhait : que Corail continue sa route grâce à ses membres, tous de chair et d’os, convaincus du bien-fondé de leur engagement. Que les entreprises, par leur expertise, participent à l’amélioration des conditions de vie des populations et favorisent de ce fait leur propre développement c’est parfait ! Ainsi pas de mélange des genres.

C’est dans le but de respecter cette philosophie, que Corail a en projet la rédaction d’une charte que les entreprises signeront pour continuer ou commencer à travailler avec CORAIL.

Bonne année à tous

 

Raymond WATTELET

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