CORAIL DÉVELOPPEMENT
Coopération décentralisée à volet économique
Actualités des projets et des missions
Avril 2023
L’Edito de Mohamed BNEIJARA, directeur de l’association mauritanienne ADIG
«ADIG-CORAIL : Un modèle concret de Dialogue Nord-Sud»
L’Association pour le Développement Intégré du Guidimakha (ADIG) est une ONG mauritanienne créée en 1999 pour accompagner le développement dans la région du Guidimakha. Cette région a bénéficié de plusieurs appuis au développement soutenus par des Organisations internationales, tels que : War On Want, GRDR, AFVP, PASK, PDRC, PRAPS, GIZ, AFD, VAINCRE, DECLIC, PRODEFI, PROGRES… Tous ces projets n’ont pas redonné espoir aux populations meurtries. Les problèmes auxquels ils s’étaient attaqués restent toujours tenaces (pauvreté, insécurité alimentaire, problèmes d’accès aux soins de santé, à l’eau…).
Les leaders de ces projets se sont contentés de leurs zones de confort au niveau de la Capitale, parfois sous le prétexte des raisons sécuritaires. Leur éloignement de ces territoires a créé une véritable frustration auprès des populations qui sont dans l’incapacité de faire des feed back indispensables à la réussite des projets.
Conscients que cette attitude va creuser le fossé entre les peuples des deux pays, nous avons alors voulu rompre avec elle et c’est pourquoi, nous avons, avec les Nouvelles Technologies de l’Information et de Communication cherché et identifié un partenaire spécialisé dans la Coopération Décentralisée pour nous aider à accompagner nos communes dans un autre style de coopération plus intégrateur, légitime, et digne.
C’est dans ce tâtonnement que nous avons fini par repérer une ONG française dénommée CORAIL en 2014 qui a répondu favorablement à notre sollicitation. Du coup, sur requête du Collectif Régional des Maires de l’Assaba (CRMA), CORAIL organisa une mission en Mauritanie, à l’issue de laquelle une convention de collaboration a été signée entre le CRMA, CORAIL et ADIG pour permettre à CORAIL d’assister techniquement les communes de l’Assaba dans la gestion et la maitrise de leurs ouvrages. L’objectif poursuivi est aussi d’établir des relations d’amitié et de faciliter des opérations de jumelage entre les collectivités territoriales française et mauritanienne, dans les domaines vitaux des populations Eau, Assainissement, Sécurité alimentaire, Gouvernance…
Cette nouvelle forme de Coopération Décentralisée a marqué de son empreinte la collaboration entre la France et la Mauritanie et a donné un nouveau souffle aux relations séculaires entre les peuples des deux pays. Grace à cette coopération, des liens forts et solides basés sur la sociabilité et la proximité ont engendré plus de chaleur et de teneur dans les relations de partenariat liant notre pays à la France.
S’inspirant de cette approche inclusive, plusieurs régions de la Mauritanie nous ont emboité le pas et exprimé le besoin de nouer des relations avec CORAIL pour bénéficier d’un accompagnement de proximité active en vue de raffermir leurs offres de service au bénéfice des populations.
La Coopération Décentralisée, à travers l’expérience de CORAIL doit donc servir d’exemple et de modèle à suivre pour la consolidation des actions de développement et de liens historico-culturels qui lient les populations des deux pays depuis plus de 2 siècles.
Avril 2023
Le FASEP télémétrie sur les rails !
Nous vous annoncions dans notre newsletter d’octobre dernier l’obtention d’un financement FASEP pour l’installation d’un pilote de télémétrie dans la région mauritanienne du Tagant et l’heure est toujours aux bonnes nouvelles : le démarrage opérationnel de l’opération a eu lieu en mars !
Un partenariat consolidé
Pour rappel, le programme « TAGANT EAU » mené dans le cadre de la coopération entre les régions du Tagant et Auvergne Rhône-Alpes a pour objectif de proposer des réponses pérennes d’accès à l’eau aux populations mauritaniennes en proie au stress hydrique. Sa première phase avait amené Corail et l’entreprise AMETEN, partenaires de longue date, à s’associer pour réaliser un diagnostic de la situation hydrique du territoire et déterminer les solutions mobilisables.
Du constat de rareté de la ressource en eau est notamment née la nécessité d’implanter un système de télémétrie permettant de suivre son évolution et donc d’optimiser la gestion de ses usages. Le duo s’est alors enrichi de l’expertise de l’entreprise SEMERU pour concevoir un pilote de sept stations de mesure défendu auprès des collectivités puis du ministère français de l’Economie.
Nous sommes heureux de vous annoncer que SEMERU, AMETEN et Corail ont entériné en février leur partenariat par la signature d’un accord de groupement : date symbolique du départ opérationnel des activités !
Une mission de démarrage
La première pierre de l’opération aura été une mission de terrain réunissant Sébastien DUFOIX (chargé de mission Mauritanie), Jean-Pierre BRICQUET (expert hydrologue et membre de Corail), Oumar BA (consultant local) et l’association mauritanienne ADIG en mars dernier. Un joli symbole de la philosophie de Corail : associer les savoir-faire de l’association à une expertise technique française en collaboration directe avec un partenaire local ! Au programme de la mission, la rédaction des dossiers d’exécution des sept stations du dispositif pilote.
Au programme de la mission, la rédaction des dossiers d’exécution des sept stations du dispositif pilote. L’identification des emplacements a pu être réalisée dans de bonne conditions notamment facilitée pas la couverture GSM de l’ensemble des lieux, inquiétude initiale de l’équipe. De retour à Nouakchott, des premiers contacts ont été pris avec des entreprises de génie civil pour la réalisation des travaux.
Avril 2023
Nouvelle opportunité pour la coopération départementale franco-sénégalaise !
Après une première rencontre lors d’une mission de terrain en novembre dernier, nous sommes ravis de pouvoir vous annoncer que Corail continue d’accompagner le Département du Rufisque et le Département de l’Ain dans leur coopération décentralisée ! Le projet de développement porté par le duo franco-sénégalais pourrait bénéficier d’une opportunité financière du fonds conjoint mis en place dans le cadre d’un partenariat entre le Ministère sénégalais des Collectivités Territoriales, du Développement et de l’Aménagement du Territoire et du Ministère français de l’Europe et des Affaires Etrangères.
Le département du Rufisque et ses enjeux
Créé en 2014, le département du Rufisque se situe en banlieue de Dakar et cumule donc l’ensemble des problématiques liées à la proximité d’un territoire à une capitale : disponibilité foncière, transport ou encore aménagement du territoire. Située à la sortie de la presqu’ile de Dakar, le département est coupé en deux par la seule autoroute reliant la capitale au reste du pays. Il se voit donc envahir par des projets d’aménagement d’intérêt national, échappant à leur contrôle mais pas à leur impact sur le développement du territoire. Développement également ralentit par une croissance démographique considérable à l’origine notamment d’un taux de chômage des jeunes avoisinant les 25%.
Ces embuches ne sont néanmoins pas pour freiner le Président du Département fraichement élu, M. Pape Amadou FAM, qui souhaite mettre à jour le Plan de Développement Départemental. Pour ce faire, la coopération décentralisée établie avec le Département de l’Ain en 2017 est relancée suite à une initiative conjointe des deux collectivités qui ont fait le choix de s’entourer de l’association AURACTION. C’est sans hésitation que cette dernière à fait appel à son partenaire de plus de 20 ans, Corail développement, pour son expertise en matière d’ingénierie de la coopération décentralisée. Lors d’une mission conjointe des deux ONG, le Président a exprimé ses priorités pour le développement de Rufisque : la ville nouvelle de DIAMNIADO, la création de lycées d’enseignement professionnel, la restructuration du secteur de l’artisanat et… le secteur de l’eau !
Le projet de résolution des problématiques liées au secteur de l’eau
Les deux départements ont en effet observé un point de convergence entre les axes de priorité de Rufisque et les chantiers prioritaires identifiés dans le programme de la mandature en cours dans l’Ain : la problématique de la gestion de la ressource en eau. En effet, le Président Pape Amadou FAM pointe son caractère transversal pour le développement de son territoire.
Une fois ce constat fait, le projet a dû s’orienter selon deux contraintes : l’amplitude du secteur de l’eau et le besoin de réponses concrètes émises par les bénéficiaires locaux. Les acteurs associatifs et territoriaux ont donc identifié deux axes de travail :
- L’amélioration de l’accès à l’eau et à l’assainissement dans les établissements scolaires du département ;
- La définition d’une stratégie de lutte contre les inondations dans la ville de Rufisque, centre névralgique du département.
L’égalité femmes-hommes et l’impact des changements climatiques au cœur de la réflexion
Les réflexions menées par Corail et AURACTION pour trouver une réponse adaptée à la demande du département du Rufisque ont été enrichies du dialogue mené établis avec Rémi TOURON, le responsable coopération de l’Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée-Corse. Le choix de centrer l’une des composantes du projet sur l’accès à l’eau et l’assainissement des établissements scolaires est rapidement apparu comme le plus pertinent au regard de ses implications plurielles.
Cette action permettra d’œuvrer en faveur de l’égalité femmes-hommes et plus particulièrement de l’égal accès à la scolarisation des filles et des garçons. En effet, à l’heure actuelle le manque d’équipement d’hygiène détourne les lycéennes et les collégiennes du département de leurs établissements. Répondre à cette problématique sera également un moyen de lutter contre la précarité menstruelle dont sont victimes ces jeunes filles.
En outre, le travail effectué autour de l’assainissement des lycées agricoles donnera naissance à une expérimentation de réutilisation des eaux usées sur des parcelles agricoles. Le Sénégal, comme la plupart des pays d’Afrique subsaharienne, voit sa ressource en eau se raréfier sous l’effet des changements climatiques. Son économie reposant majoritairement sur l’agriculture et le maraichage, il est urgent de penser de nouvelles façons d’irriguer les sols sénégalais pour assurer la pérennité du développement du pays et des générations futures !