CORAIL DÉVELOPPEMENT
Coopération décentralisée à volet économique
Actualités des projets et des missions
Juillet 2023
En route vers le développement du secteur de l’eau dans le Rufisque !
Last but not least : l’opération d’accompagnement au développement du secteur de l’eau du département sénégalais du Rufisque est également sur les rails ! Un projet permis par le co-financement binational du fonds conjoint réunissant le Ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères ainsi que le Ministère sénégalais des Collectivités territoriales, de l’Aménagement et du Développement des Territoire ; mais également l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse, le département de l’Ain, le Département et la ville de Rufisque.
Pour rappel, suite à l’initiative du Conseil départemental du Rufisque et du président de l’association AURACTION, deux thématiques de travail avaient été identifiées en veillant à la stricte complémentarité avec les autres coopérations établies sur le territoire :
- La gestion des inondations qui entravent de façon récurrente le développement économique du département et de sa capitale ;
- Le dimensionnement des équipements d’eau des établissements scolaires pour répondre aux exigences de la croissance démographique extrêmement rapide.
Le secteur de l’eau révèle ici son caractère transversal, en permettant de répondre à deux enjeux cruciaux pour l’ensemble des partenaires :
- Œuvrer à l’égalité fille-garçon face à la scolarisation : comme dans de nombreux domaines, l’absence d’équipement en eau dans les établissements scolaires a des conséquences différenciées selon le genre des élèves. En rendant fonctionnel les dispositifs d’accès à l’eau potable et d’assainissement, nous chercheront à attirer de nouveaux les jeunes filles qui se sont détournées des écoles à cause du manque d’hygiène ;
- Répondre aux conséquences des changements climatiques : nombreux pays d’Afrique de l’Ouest se trouvant dans l’obligation de trouver des solutions pour optimiser leur gestion de la ressource en eau, nous profiterons de cette opération pour éprouver un dispositif de réutilisation des eaux usées d’un collège à vocation agricole pour l’irrigation d’un jardin maraicher connexe.
Une solution préconisée par l’OMS : « Le recyclage des eaux usées, pour récupérer des nutriments ou de l’énergie, devient une stratégie importante. De plus en plus de pays utilisent les eaux usées pour l’irrigation ; dans les pays en développement, cela représente 7 % des terres irriguées. Si cette pratique peut entraîner des risques sanitaires qui doivent être pris en compte, elle présente de multiples avantages, notamment l’augmentation de la production de denrées alimentaires. »
Vous souhaitez en apprendre plus sur le contenu de l’opération et notamment de sa première étape qui débutera en fin de l’été 2023 ? L’article « Nouvelle opportunité pour la coopération départementale franco-sénégalaise » de notre newsletter n°10 est fait pour vous !
Avec le soutien de :
Juillet 2023
Lancement de la seconde étape du projet à Akonolinga sous le signe de la collaboration franco-suisse
Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, nous avons également le plaisir de vous annoncer le lancement de la seconde étape de l’opération d’amélioration de l’accès à l’eau potable et de l’assainissement de l’hôpital d’Akonolinga (Cameroun). Le co-financement porté par l’Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée-Corse et l’Agglomération d’Annemasse se voit en 2023 renforcé par la participation de de l’Office Cantonale de l’Eau de la République et Canton de Genève (OCEAU).
Pour rappel, une première étape d’étude de faisabilité avait amené Corail à s’associer au bureau d’étude français AMETEN et à l’association helvétique ASCRE lors d’une mission de terrain. Les données recueillies, notamment grâce au concours de l’association camerounaise CIRES, ont permis aux parties prenantes de s’accorder sur la nécessité d’autonomiser l’hôpital via l’installation d’un château d’eau et d’une station d’épuration qui lui seraient propres. En outre, la nécessité de réhabiliter l’ensemble des réseaux d’adduction et de collecte avait été soulevée. La présente étape est donc une étape de transition, en vue de la troisième étape de réalisation, pouvant être divisée en deux composantes.
- La définition précise des équipements
Dans un premier temps, si la faisabilité de la mise en place des installations d’autonomisation ne fait aucun doute suites aux investigations réalisées en étape 1, leur définition nécessite d’être précisée via :
- La localisation de l’emplacement optimal du forage afin de garantir la ressource en eau (étude géophysique, forage de reconnaissance, analyse de la qualité de l’eau…) ;
- Le dimensionnement du château d’eau ;
- L’identification des besoins des différents services de l’hôpital afin de définir les réseaux de distribution de l’eau potable et de collecte des eaux usées ;
- Le dimensionnement de la station d’épuration de type « Filtres Plantés de Roseaux ».
- Les premières réalisations concrètes
Bien que ces études complémentaires soient indispensables au bon fonctionnement des futurs équipements, le besoin d’approvisionnement en eau des services de santé n’en reste pas moins urgent. Les équipes ont donc fait le choix d’opter pour deux solutions permettant de commencer à palier cette carence :
- L’une provisoire : profiter de la réalisation d’un forage de reconnaissance pour équiper celui-ci d’une borne fontaine et d’une pompe afin d’offrir aux patients et aux soignants un accès à un point d’eau de qualité (dans l’attente de la définition des équipements de stockage et d’adduction) ;
- L’autre permanente : la réhabilitation des gouttières de l’hôpital et la mise en place d’un système de récupération des eaux de pluie à destination du nettoyage des sols de l’hôpital.
Les prémices d’une coopération à l’échelle de la ville ?
L’éventualité de faire naitre, à l’issue de cette opération, une coopération décentralisée entre Annemasse et Akonolinga avait d’ores-et-déjà été étudiée lors de sa première étape. Cette hypothèse est désormais renforcée par la volonté bilatérale de l’agglomération française et du Canton de Genève de s’associer pour structurer une coopération transfrontalière avec le village camerounais.
Comme évoqué en introduction de cet article, cette dynamique commune est celée par un apport financier de nos voisins suisses à la présente étape. Ce montant sera dédié à un travail de définition des orientations envisageables en vue d’une extension de l’impact territorial de cette coopération autour de la thématique « Eau et Santé ».
Avec le soutien de :
Avril 2023
L’Edito de Mohamed BNEIJARA, directeur de l’association mauritanienne ADIG
«ADIG-CORAIL : Un modèle concret de Dialogue Nord-Sud»
L’Association pour le Développement Intégré du Guidimakha (ADIG) est une ONG mauritanienne créée en 1999 pour accompagner le développement dans la région du Guidimakha. Cette région a bénéficié de plusieurs appuis au développement soutenus par des Organisations internationales, tels que : War On Want, GRDR, AFVP, PASK, PDRC, PRAPS, GIZ, AFD, VAINCRE, DECLIC, PRODEFI, PROGRES… Tous ces projets n’ont pas redonné espoir aux populations meurtries. Les problèmes auxquels ils s’étaient attaqués restent toujours tenaces (pauvreté, insécurité alimentaire, problèmes d’accès aux soins de santé, à l’eau…).
Les leaders de ces projets se sont contentés de leurs zones de confort au niveau de la Capitale, parfois sous le prétexte des raisons sécuritaires. Leur éloignement de ces territoires a créé une véritable frustration auprès des populations qui sont dans l’incapacité de faire des feed back indispensables à la réussite des projets.
Conscients que cette attitude va creuser le fossé entre les peuples des deux pays, nous avons alors voulu rompre avec elle et c’est pourquoi, nous avons, avec les Nouvelles Technologies de l’Information et de Communication cherché et identifié un partenaire spécialisé dans la Coopération Décentralisée pour nous aider à accompagner nos communes dans un autre style de coopération plus intégrateur, légitime, et digne.
C’est dans ce tâtonnement que nous avons fini par repérer une ONG française dénommée CORAIL en 2014 qui a répondu favorablement à notre sollicitation. Du coup, sur requête du Collectif Régional des Maires de l’Assaba (CRMA), CORAIL organisa une mission en Mauritanie, à l’issue de laquelle une convention de collaboration a été signée entre le CRMA, CORAIL et ADIG pour permettre à CORAIL d’assister techniquement les communes de l’Assaba dans la gestion et la maitrise de leurs ouvrages. L’objectif poursuivi est aussi d’établir des relations d’amitié et de faciliter des opérations de jumelage entre les collectivités territoriales française et mauritanienne, dans les domaines vitaux des populations Eau, Assainissement, Sécurité alimentaire, Gouvernance…
Cette nouvelle forme de Coopération Décentralisée a marqué de son empreinte la collaboration entre la France et la Mauritanie et a donné un nouveau souffle aux relations séculaires entre les peuples des deux pays. Grace à cette coopération, des liens forts et solides basés sur la sociabilité et la proximité ont engendré plus de chaleur et de teneur dans les relations de partenariat liant notre pays à la France.
S’inspirant de cette approche inclusive, plusieurs régions de la Mauritanie nous ont emboité le pas et exprimé le besoin de nouer des relations avec CORAIL pour bénéficier d’un accompagnement de proximité active en vue de raffermir leurs offres de service au bénéfice des populations.
La Coopération Décentralisée, à travers l’expérience de CORAIL doit donc servir d’exemple et de modèle à suivre pour la consolidation des actions de développement et de liens historico-culturels qui lient les populations des deux pays depuis plus de 2 siècles.