CORAIL DÉVELOPPEMENT

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Coopération décentralisée à volet économique

Actualités des projets et des missions

Juillet 2023

PETIT GLOSSAIRE DE L’EAU

Cette 11ème newsletter, sous le signe des projets « eau et assainissement », ne pouvait pas se priver d’un petit travail de définition de ces termes qui peuvent paraître barbares pour les moins aguerris d’entre-nous !

 

Stress hydrique : aussi appelé « pénurie d’eau » ou « rareté de l’eau », il désigne une situation dans laquelle la demande en eau est supérieure aux ressources en eau disponibles nécessaires aux besoins humains environnementaux ou lorsque sa qualité en limite l’usage. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a définit un seuil de 1.700 m³ d’eau disponible par an et par personne en dessous duquel une zone géographique est déclarée en situation de stress hydrique (en dessous de 1.000 m³ on parle de pénurie d’eau). En 2022, plus de 2,3 milliards de personnes vivaient dans un pays souffrant de ce phénomène que les changements climatiques et la croissance démographique devraient exacerber dans certaines régions selon l’OMS. Les Nations Unies estiment que le stress hydrique touchera 52% de la population mondiale d’ici 2050.

 

Ressource en eau renouvelable : le Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires la définit comme « la totalité de l’eau douce qui entre sur un territoire par le cycle naturel de l’eau : les cours d’eau les précipitations qui ne retournent pas à l’atmosphère ». Elle est parfois exprimée par an et par personne.

 

Gestion Intégrée de la Ressource en Eau : le Partenariat mondial pour l’eau la définit comme « un processus qui encourage la mise en valeur et la gestion coordonnées de l’eau, des terres et des ressources associées, en vue de maximiser le bien-être économique et social qui en résulte d’une manière équitable, sans compromettre la pérennité des écosystèmes vitaux ».

 

Bassin versant : ensemble du territoire drainé par un cours d’eau principal et par ses tributaires dont les limites sont définies naturellement (et non administrativement) par les points les plus élevés qui déterminent la direction d’écoulement des eaux vers l’exutoire. On parle de « gestion intégrée de l’eau par bassin versant » lorsque le mode de gestion de la ressource en eau sur ce territoire tient compte de l’ensemble des usages et activités qui ont un impact sur celle-ci.

 

Agences de l’eau : créées par la loi sur l’eau de 1964, ces établissements publics de l’Etat ont une mission d’intérêt général visant à gérer et à préserver la ressource en eau et les milieux aquatiques. Elles perçoivent les redevances provenant des utilisateurs et le réinvestissent auprès des collectivités, des acteurs économiques et agricoles pour lutter contre les pollutions et optimiser l’eau disponible, notamment au travers de dispositifs de consultation et d’information. Les six agences de l’eau françaises ont comme enjeu commun « l’adaptation au changement climatique ». Elles mobilisent jusqu’à 1% de leur budget en faveur d’actions de solidarité internationale liées à l’eau.

 

Télémesure : terme regroupant les dispositifs permettant d’élaborer et de transmettre à un récepteur dès sa production un signal représentant un résultat de mesure. L’anglicisme « télémétrie » lui est parfois préféré bien qu’il n’ai en réalité pas la même signification en français (la confusion est ici faites entre « mesure à distance » et « mesure de distance »). Corail est amené à utiliser cette technologie pour accroitre la connaissance des services publics bénéficiaires de leur ressource en eau et de son évolution.

 

Station d’épuration de type « Filtres plantés de roseaux » : dispositif consistant à filtrer les eaux usées préalablement dégrillées à travers deux étages de lits de roseaux plantés en série dont le système racinaire permet une épuration compatible avec un rejet des eaux usées traitées dans le milieu naturel. Ce type de filière de traitement est particulièrement adapté aux petites capacités de traitement et facile d’exploitation tant sur le plan technique (ne nécessite pas l’intervention d’ingénieurs comme dans le cas des stations biologiques traditionnelles) que financier (son fonctionnement gravitaire n’exigeant pas d’alimentation électrique).

 

Juillet 2023

Une GIRE en perspective pour le GUIDIMAKHA (Sud Mauritanien) !

CORAIL a été sollicité par les autorités locales pour mettre en place un projet de dispositif pilote de Gestion Intégrée de la Ressource en Eau (GIRE) dans la région du Guidimakha ! Cette nouvelle opération d’aide au développement du territoire mauritanien, est portée avec notre partenaire mauritanien, l’ADIG (Association pour le Développement Intégré du Guidimakha) avec lequel l’association collabore depuis 10 années, nous a amenés à soumettre une demande de co-financement de l’Agence de l’Eau Adour-Garonne et du Conseil Région du Guidimakha, dont nous attendons le verdict au courant de l’été. Cet article est l’occasion pour nous de se féliciter pour ce futur partenariat avec les autorités régionales du Guidimakha, promis à un bel avenir !

 

Une brève contextualisation

A l’heure actuelle, la Mauritanie est l’un des pays les plus touchés par le stress hydrique engendré par le dérèglement climatique. Il n’est pas anodin de rappeler que si le pays est le 130ème sur la liste des émetteurs de gaz à effet de serre en 2018 (13,53 millions de tonnes), il n’enregistre en 2020 que 91 m³ de ressources en eau renouvelables par an et par personne (soit onze fois moins que la limite de stress hydrique définit par l’OMS). A titre de comparaison, la France trônait la même année à la 19ème place de la même liste (450,39 millions de tonnes) avec une ressource en eau trois fois supérieure à cette limite (près de 3.000m³ par an et par habitant).

Néanmoins, la France à tout à gagner à accompagner les pays souffrant de stress hydrique pour apprendre et s’inspirer des méthodes applicables en situation de rareté. Si l’eau semble encore être un bien d’abondance relative sur notre territoire, le Ministère français de la transition écologique et de la cohésion des territoires alerte sur la diminution de la ressource renouvelable en eau : une baisse de 14% a été observée entre 1990 et 2018 passant de 229 à 197 milliards de m³ par an. Des premières mesures de restriction des usages de l’eau voient déjà le jour pour éviter que les manques temporaires et locaux n’entrainent de tensions entre usagers : 30% des territoires ont été touchés entre 2017 et 2020.

Le bassin versant géré par l’Agence de l’eau Adour-Garonne n’étant pas épargné par ces statistiques : « L’évolution des composantes de la ressource en eau et/ou les effets de l’exploitation de cette ressource peuvent se faire ressentir sur les volumes écoulés à l’aval des grands bassins. Ainsi, une baisse de volume écoulé annuellement est observée à l’aval du bassin de la Garonne sur la période 1990-2018, concomitante à une diminution de la pluviométrie. »

Une préoccupation nationale

Cette situation de stress hydrique n’est pas sans conséquences économiques, sanitaires et sociales pour les mauritaniens. Pour y répondre, il est impératif pour le pays de tirer sur toutes les ficelles à sa disposition pour, d’une part, augmenter ses ressources en eau exploitable (souterraines et de surface) et, d’autre part, optimiser la consommation qui en est faite. Le gouvernement mauritanien a donc d’ores-et-déjà pris le problème à bras le corps en définissant deux grandes orientations :

  • L’augmentation du parc de barrages grâce à la création de la Direction de l’Hydraulique et des Barrages (DHB) ;
  • L’optimisation de la connaissance au travers de l’opération de télémétrie qui fait actuellement l’objet d’un financement FASEP (cf. Newsletter n°9).

Une troisième composante transversale, de laquelle relève la présente opération, tend à mobiliser tous les acteurs directement ou indirectement concernés par le secteur de l’eau selon deux logiques :

  • Une logique géographique de bassin versant ;
  • Une logique stratégique de concertation visant à définir des objectifs et des solutions.

 

Un pilote régional

Afin de répondre à cette priorité, à l’initiative du Président de la région du Guidimakha, fraichement réélu, M. Issa Koulibaly et du député, également réélu récemment, M. Sydney Sokhona, un dispositif pilote de GIRE devrait être expérimenté régionalement dans l’optique d’un déploiement national futur.

De sorte à respecter des critères d’assurance qualité d’une telle démarche, il a été décidé d’avancer étape par étape sur la base de bilans intermédiaires permettant de concevoir les étapes suivantes. La première phase débuterait, en cas d’accord de l’Agence de l’Eau ADOUR-GARONNE,  à la fin de l’été 2022. Elle aura pour composantes :

  • L’identification et la mobilisation des différents acteurs du secteur de l’eau ;
  • L’information de ces acteurs sur les implications et les contraintes de la logique de GIRE ;
  • La structuration d’un organe de portage et de développement de cette stratégie ;
  • La définition des données disponibles et des données manquantes ;
  • La définition, avec les membres de cet organe, des priorités pour l’étape suivante.

 

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Juillet 2023

En route vers le développement du secteur de l’eau dans le Rufisque !

Last but not least : l’opération d’accompagnement au développement du secteur de l’eau du département sénégalais du Rufisque est également sur les rails ! Un projet permis par le co-financement binational du fonds conjoint réunissant le Ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères ainsi que le Ministère sénégalais des Collectivités territoriales, de l’Aménagement et du Développement des Territoire ; mais également l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse, le département de l’Ain, le Département et la ville de Rufisque.

 

Pour rappel, suite à l’initiative du Conseil départemental du Rufisque et du président de l’association AURACTION, deux thématiques de travail avaient été identifiées en veillant à la stricte complémentarité avec les autres coopérations établies sur le territoire :

  • La gestion des inondations qui entravent de façon récurrente le développement économique du département et de sa capitale ;
  • Le dimensionnement des équipements d’eau des établissements scolaires pour répondre aux exigences de la croissance démographique extrêmement rapide.

 

Le secteur de l’eau révèle ici son caractère transversal, en permettant de répondre à deux enjeux cruciaux pour l’ensemble des partenaires :

  • Œuvrer à l’égalité fille-garçon face à la scolarisation : comme dans de nombreux domaines, l’absence d’équipement en eau dans les établissements scolaires a des conséquences différenciées selon le genre des élèves. En rendant fonctionnel les dispositifs d’accès à l’eau potable et d’assainissement, nous chercheront à attirer de nouveaux les jeunes filles qui se sont détournées des écoles à cause du manque d’hygiène ;
  • Répondre aux conséquences des changements climatiques : nombreux pays d’Afrique de l’Ouest se trouvant dans l’obligation de trouver des solutions pour optimiser leur gestion de la ressource en eau, nous profiterons de cette opération pour éprouver un dispositif de réutilisation des eaux usées d’un collège à vocation agricole pour l’irrigation d’un jardin maraicher connexe.

Une solution préconisée par l’OMS : « Le recyclage des eaux usées, pour récupérer des nutriments ou de l’énergie, devient une stratégie importante. De plus en plus de pays utilisent les eaux usées pour l’irrigation ; dans les pays en développement, cela représente 7 % des terres irriguées. Si cette pratique peut entraîner des risques sanitaires qui doivent être pris en compte, elle présente de multiples avantages, notamment l’augmentation de la production de denrées alimentaires. »

 

Vous souhaitez en apprendre plus sur le contenu de l’opération et notamment de sa première étape qui débutera en fin de l’été 2023 ? L’article « Nouvelle opportunité pour la coopération départementale franco-sénégalaise » de notre newsletter n°10 est fait pour vous !

 

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