EXPLOITER LE RETOUR D’EXPÉRIENCE DE SERVICES PUBLICS FRANÇAIS
Corail s’appuie sur des collectivités et des structures françaises (voir nos partenaires institutionnels et financiers) travaillant dans les mêmes domaines pour mener cette démarche : par exemple une Agence de l’Eau, un exploitant de réseau de transports publics, un Parc naturel régional… Ces institutions apportent un capital d’expérience qui contribue au succès des projets.
MENER LE CHANGEMENT « DE L’EXTÉRIEUR »
Trois autres axes guident notre démarche de renforcement des capacités :
– Mener le changement « de l’extérieur » : nous constatons régulièrement qu’il est difficile de faire bouger les choses de l’intérieur. Pour mettre en place des pratiques ou des modes de travail innovants, nous préconisons la création de nouvelles équipes ou services qui ne sont pas prisonniers d’un historique et d’usages très installés. Ces nouvelles équipes interviennent dans le cadre d’un projet pilote qui teste et ajuste les réponses fonctionnelles.
– Transférer des méthodes, des procédures et des compétences, pour que la technologie ou la solution préconisée soit exploitée de manière durable. Il peut s’agir de procédures d’entretien, de méthodes d’exploitation, d’indicateurs de performances, de règles plus formalisées de rédaction des appels d’offres, etc.
– Gérer les différences culturelles : elles sont décisives car elles guident les comportements individuels, par exemple, un service public du Sud qui a toujours pratiqué la gestion curative des réseaux d‘eau ne peut pas passer spontanément à de la gestion préventive. Fonctionnements locaux et technologies doivent donc être adaptés pour mettre en place une solution pérenne.
MOBILISATION DE COMPÉTENCES PRIVÉES
Les opérations de coopération décentralisées sont impulsées par des collectivités et des services publics. Mais elles ont besoin de partenaires privés, en France et dans le pays bénéficiaire, pour aboutir et produire des résultats durables. Nous les choisissons en fonction d’un seul critère : leur adéquation avec les objectifs du projet
Corail est une association sans but lucratif. Elle ne perçoit aucune commission sur les ventes réalisées par les entreprises dans les pays du Sud. Cette indépendance lui permet de sélectionner librement des partenaires privés et des technologies, selon le cahier des charges établi avec le service public bénéficiaire.
Le choix de ces partenaires repose sur la qualité et les performances de leur solution, sur leurs prestations complémentaires (installation, formation, garantie, …), sur leur capacité d’ouverture aux spécificités et aux différences culturelles du pays du Sud où ils vont intervenir. Nous leur demandons de « travailler autrement » et nous vérifions qu’ils pourront le faire.
Approfondissez avec une conférence d’Alain TIDIERE, directeur de l’association.
MOBILISER DES COMPÉTENCES PRIVÉES DANS LES PAYS DU SUD
Nous mobilisons également des compétences privées dans le pays du Sud bénéficiaire, pour pérenniser la solution mise en place. Un SIG, une station d’épuration, un central de réseau de distribution d’eau potable ont en effet besoin d’un appui en maintenance, d’interventions ponctuelles de dépannage, de modifications, d’améliorations… De même, les équipes du service public doivent être formées et remises à niveau régulièrement.
PARTENAIRES LOCAUX
Corail a mis en place dans les régions où il intervient un réseau d’experts et de partenaires qui facilitent son accès aux décideurs et son appropriation des enjeux locaux.
Un intervenant français « parachuté » dans un pays qu’il ne connaît pas aura besoin de mois ou d’années pour prendre ses repères, identifier les décideurs locaux et le jeu des pouvoirs, intégrer dans sa démarche la culture de la région… C’est un obstacle important au bon déroulement des projets et à leur réussite.
Aussi, au fil de nos 20 ans d’activité, nous avons constitué dans les pays où nous travaillons un réseau d’experts et de partenaires qui nous ouvrent des portes, nous éclairent sur les enjeux du territoire, nous mettent en relation avec des acteurs privés locaux, etc.
Ces partenaires partagent nos valeurs, car ils sont eux-mêmes impliqués dans le développement de leur territoire. Ils nous permettent d’accélérer les démarches et d’asseoir notre légitimité d’intervenants extérieurs. Ils représentent également une garantie supplémentaire aux yeux des bailleurs de fonds internationaux dont nous sollicitons les financements.
CO-CONSTRUCTION ET MÉTHODES PARTICIPATIVES
Nous élaborons des projets de développement dans une logique de réponse à des besoins, en associant les bénéficiaires finaux aux prises de décision, voire à l’exploitation du nouveau dispositif. Cette démarche d’appropriation par la participation citoyenne est un puissant facteur de succès.
Corail ne croit pas aux projets centrés sur une technologie ou une solution clés en main qui résoudraient tous les problèmes à court terme. Derrière des difficultés sur l’approvisionnement en eau potable, les transports publics ou la fourniture d’électricité, il y a de multiples causes qui relèvent des organisations humaines, des interactions entre systèmes, du comportement des collaborateurs du service et des usagers… D’où l’intérêt des méthodes participatives qui associent ces acteurs à la réflexion préalable.
C’est avec eux que nous pouvons :
– préciser leur demande initiale, les aider à décrire et à caractériser leur problème
– remonter la chaîne des causalités : une fourniture d’eau insuffisante peut-être due à une ressource en eau trop faible, à des fuites trop nombreuses, à un manque de formation des techniciens, à une culture métier qui préfère le curatif au préventif…
– formuler des hypothèses et des scénarios : la collecte primaire des déchets peut-elle être confiée à une coopérative de femmes ? les habitants sont-ils prêts à acquitter une redevance assainissement ?
– élaborer des projets gagnant – gagnant, car construits et compris par toutes les parties concernées.