CORAIL DÉVELOPPEMENT
Coopération décentralisée à volet économique
Actualités des projets et des missions
Janvier 2023
L’EQUIPE CORAIL S’AGRANDIT !
Nouvelle année, nouvelle équipe ! Nous sommes ravis d’annoncer à nos partenaires l’arrivée de Sébastien DUFOIX dans l’équipe Corail ! Cette newsletter est l’occasion pour vous de faire connaissance avec un profil que l’on dirait taillé pour la philosophie de l’association.
Evoluer avec d’autres cultures
La curiosité de Sébastien pour les cultures qui ne sont pas les siennes ne date pas d’hier. Il a en effet eu la chance de voyager autour du globe : Mali, Togo, Tunisie mais également Etats-Unis et Europe ont fait naitre en lui l’envie de développer sa capacité à évoluer dans un contexte culturel différent du sien. Une ambition confirmée par sa première mission au Burkina Faso de 2017 à 2019. Cette curiosité pour la solidarité internationale et les échanges interculturels a en réalité toujours été présente chez Sébastien qui a grandi dans une famille bercée par l’humanitaire.
Placer le sens avant le profit
Atout majeur pour son poste au sein de l’association, Sébastien a dans un premier temps étudié le management et le commerce au sein de l’IDRAC puis de l’ESC Clermont Business School. Cinq années lui ayant permis de renforcer son parcours d’expériences professionnelles en alternance sur des fonctions commerciales dans le domaine médical. Un master en poche et un an de service pour un cabinet de recrutement suisse, il a finalement regagné la France dans une quête de plus de sens. Gestion de projet ne rimant pas toujours avec course au profit, il se réoriente alors vers sa première vocation : la solidarité internationale. Une première expérience dans la collecte de fonds pour des ONGs internationales le sensibilise à ces enjeux avant de se rendre au Burkina Faso en 2017 où il concourra à des activités agricoles génératrices de revenus pour des groupement de femmes. En 2019, le contexte sécuritaire local et sanitaire mondial le ramèneront en France où il travaillera dans le service diététique d’un hôpital de la croix rouge puis intégrera Bioforce pour enrichir son cursus d’un Master 1 en logistique humanitaire.
Valoriser toutes les échelles de l’aide
Enfin, c’est la richesse et la variété des partenariats entretenues par Corail qui ont attiré Sébastien. En effet, lors de son expérience au Burkina Faso, l’échec d’un projet mené par un bailleur international l’avait amené à se questionner sur les structures et les échelles les plus pertinentes à mobiliser dans les projets de solidarité. Il avait alors créé une entreprise de production mais également de transformation et de commercialisation de production maraichère afin de valoriser les producteurs locaux. Son intérêt pour les modèles hybrides tels que la coopération décentralisée et l’intégration des entreprises aux projets d’aide résonne tout particulièrement avec la méthode Corail.
Ayant éprouvé les relations aux structures privées lors de sa première vie professionnelle puis les relations aux OSC locales lors de la seconde, Sébastien est donc solidement armé pour passer de l’humanitaire à l’aide au développement !
Janvier 2023
ENTHOUSIASME FRANCO-IVOIRIEN POUR L’OPERATION TELEMETRIE BELIER
L’année 2023 s’est terminée sur une très bonne nouvelle pour les activités de Corail en Côte d’Ivoire ! Le Vice-Président de la Région Auvergne Rhône-Alpes, Philippe Meunier, s’est rendu dans la région du BELIER en décembre dernier où il a pu rencontrer M. DIOMANDE, directeur de cabinet du ministère de l’Hydraulique ivoirien. L’occasion de partager leur enthousiasme au sujet de la troisième étape de l’opération « Télémétrie Bélier » en cours de lancement. Pour rappel, cette opération relève de la coopération décentralisée entre la Région Auvergne Rhône-Alpes et la Région ivoirienne du Bélier. Elle vise à venir en appui au renforcement de capacités de la Direction de l’Hydrologie laquelle va voir son parc de stations télémétriques croitre de manière exponentielle grâce à l’intervention de nombreux projets internationaux.
Le résultat d’un travail coconstruit
Face à l’impact des changements climatiques et du développement du pays sur la ressource en eau ivoirienne, les institutions publiques en charge de sa gestion cherchent à améliorer leur connaissance de cette ressource, de ses usages et de son évolution. La présente opération vise donc à accompagner le remplacement des anciennes pratiques de relevé visuel par un dispositif de télémétrie automatisé. Une première étude de faisabilité a été réalisée en 2018 par le Corail, accompagnée de l’entreprise SEMERU. À la suite d’une mission d’investigation ayant permis de recueillir les besoins et attentes du Conseil Régional du Bélier (CRB) et de la Direction Générale des Infrastructures d’Hydraulique Humaine (DGIHH), le binôme a travaillé à la conception d’un dispositif pilote.
Une seconde étape pilote a donc permis l’installation de trois stations de mesure automatisées et un superviseur dédié à la collecte des informations transmises en février 2022. L’objectif n’a pas été de former les équipes ivoiriennes aux technologies de la télémétrie, déjà maitrisée localement, mais de déterminer avec les institutions locales les ressources humaines et financières et les organisations spécifiquement adaptées en vue de préparer le déploiement de la technologie au niveau national. Ainsi, un programme a été établis grâce un diagnostic fonctionnel de la Direction du l’Hydrologie. Le montant des investissements et les coûts d’exploitations ont été définis et l’ingénierie financière du déploiement a été identifiée.
Une démarche d’accompagnement au renforcement de capacités
Une troisième étape visera donc, sur une durée de trois ans, à accompagner le service dans la nouvelle configuration identifiée, jusqu’à appropriation du dispositif complet et maîtrise des différentes fonctions installées. Pour ce faire les services vont se voir dotés :
- D’une dispositif pilote de connaissance des eaux de surface notamment en lien avec les questions de gestion hydraulique des ouvrages, de prévision des sécheresses et d’annonce de crues ;
- D’un dispositif de suivi et d’exploitation des eaux souterraines ;
- D’une plateforme de partage de données permettant le regroupement et l’exploitation de celle-ci.
En outre, la Direction de l’Hydrologie sera structurée et son personnel formé dans la perspective d’une exploitation d’un parc d’une centaine de stations télémétriques réparties sur l’ensemble du territoire ivoirien et d’un accroissement de la visibilité des actions menées par la Direction. Enfin, une étude des solutions de pérennisation financière de ces systèmes d’information sur l’eau (SIE) sera réalisée afin d’identifier les possibilités de financements permettant de couvrir les coûts du service.
L’ensemble de ces actions d’appropriation de ces nouveaux outils sera accompagné par des experts émanant des services des différents acteurs français.
Janvier 2023
L’AVENIR DE LA POMME DANS LE CAZA DE BCHARRE
La dernière newsletter de l’année 2022 est l’occasion de revenir sur le projet d’accompagnement à la structuration de la filière de la pomme dans le caza de Bcharre (Liban) en cours de finalisation. Une opération particulièrement enrichissante pour les membres de Corail qui ont pu rencontrer des experts, des universitaires et des acteurs de la pomiculture française et libanaise.
Un projet permis par la coopération décentralisée franco-libanaise qui uni la région Auvergne Rhône-Alpes et la ville de Chambéry à la Fédération des Municipalités du Caza de Bcharre ainsi que le Ministère français de l’Europe et des Affaires Etrangères (MEAE) au travers d’un appel à projet de la Délégation pour l’Action Extérieure des Collectivités Territoriales (DAECT).
Améliorer la connaissance de la filière
Une première partie de la mission de Corail consistait à accompagner l’approfondissement des études menées sur la filière pomme. En effet, une première phase d’investigation menée entre 2021 et 2022 avait mis en exergue le levier de développement économique que représentait l’agro-tourisme. Ajouté à cela que « 70% de la population du caza prenait part à l’activité agricole du territoire » en 2021 et que « la pomiculture constitue la culture principale, occupant 60 à 90% des surfaces agricoles », cette dernière fût identifiée comme l’une des priorités de travail pour les partenaires franco-libanais.
Cette deuxième étape a donc donné lieu à un travail de cartographie réalisé par la chargée de mission de la Fédération qui a eu pour but d’identifier les acteurs de la pomiculture et les liens qui les unissent. En outre, l’association libanaise ALDES a été mandatée pour réaliser une étude de marché de la filière afin de vérifier la pertinence d’une action de structuration, de s’assurer que les coûts engendrés soient couverts par des nouveaux revenus pour les agriculteurs.
Si l’un des acquis principaux de ces investigations est le constat des limites des données existantes, il n’en reste pas moins que ces travaux permettront d’orienter de nouvelles recherches et des premières actions de structuration lors des phases à venir.
Créé du lien intra-filière
Si de nombreux projets de coopérative et d’achat commun de matériel émergent, aucune réflexion commune sur l’ensemble de la filière n’a encore réussi à aboutir dans le caza de Bcharre. Or, à l’heure actuelle, les agriculteurs se retrouvent individuellement à devoir baisser leurs prix face aux grossistes qui jouent le jeu de la concurrence. Depuis la crise économique, les producteurs vendent leurs caisses de pommes au tiers du coût de leur production. Une situation qui pousse nombre d’entre eux à laisser leurs pommes pourrir au sol. Pour plus de détails, Clara SEEMAN, chargée de projet au sein de la Fédération, revient sur la situation libanaise et son impact sur les producteurs de pomme dans un article de notre dernière newsletter. S’ajoute à cela le changement permanent de variété en vogue sur le marché, la chasse aux résidus de pesticide, la perte des invendus…
Lors de notre mission de terrain d’octobre dernier, nous avons eu la chance d’accompagner un expert machine et une expert filière de la Chambre d’Agriculture d’Auvergne Rhône-Alpes dans une série de rencontre avec les acteurs de la filière (agriculteurs, grossistes, propriétaires d’entrepôts frigorifiques, élus…). L’objectif était alors de recueillir leurs difficultés et attentes mais également de planter les premières graines d’une réflexion commune autour de la création d’une structure collective de gestion de la filière. S’il est déjà possible de d’annoncer qu’il s’agira d’un travail de long terme, l’enthousiasme et la profusion d’idées qui ont émergé de notre réunion finale de réflexion avec des producteurs du caza présagent pourtant un avenir prometteur à l’opération qui sera poursuivi dans le cadre du FICOL « Qadisha Durable » !